Performance sensorimotrice dans la cervicalgie aiguë-subaiguë non spécifique : un essai clinique prospectif non randomisé avec intervention
Renaud Hage 1 2 3, Christine Detrembleur 4, Frédéric Dierick 5 6, Jean-Michel Brismée 7, Nathalie Roussel 8, Laurent Pitance 4 9
- PMID : 34863120
- PMCID : PMC8645120
- DOI : 10.1186/s12891-021-04876-4
Abstrait
Contexte : L’évaluation des performances cinématiques en rotation axiale du rachis cervical est essentielle pour l’étude du contrôle sensorimoteur du cou. Cependant, les études portant sur l’influence du niveau de provocation de la douleur rachidienne et le bénéfice potentiel des mobilisations manuelles passives chez les patients souffrant de cervicalgies aiguës-subaiguës non spécifiques font défaut.
Méthodes : Un essai clinique prospectif non randomisé avec un plan d’intervention a été mené. Nous avons étudié : (1) la fiabilité test-retest des variables cinématiques pendant une tâche de rotation axiale rapide de la tête standardisée avec le dispositif de test laser DidRen chez 42 participants témoins sains et indolores (HCP) (24,3 ans ± 6,8) ; (2) les différences de variables cinématiques entre les HCP et 38 patients souffrant de douleurs cervicales non spécifiques aiguës-subaiguës (ANSP) répartis en deux groupes différents selon que leur douleur était localisée dans la partie supérieure ou inférieure de la colonne vertébrale (46,2 ans ± 16,3) ; et (3) l’effet des mobilisations de thérapie manuelle passive sur les variables cinématiques du cou pendant la rotation axiale rapide de la tête.
Résultats : (1) Les coefficients de corrélation intra-classe variaient de modérés (0,57 (0,06-0,80)) à excellents (0,96 (0,91-0,98)). (2) La performance cinématique lors des rotations axiales rapides de la tête était significativement altérée dans l’ANSP par rapport à l’HCP (ajusté selon l’âge) pour une variable : le temps entre les pics d’accélération et de décélération (p < 0,019). Aucune différence significative n’a été observée entre l’ANSP avec localisation de la douleur rachidienne supérieure ou inférieure. (3) Après l’intervention, il y a eu un effet significatif sur plusieurs variables cinématiques, par exemple, l’ANSP a amélioré la vitesse de pointe (p < 0,007) et la performance du test laser DidRen (p < 0,001), avec des tailles d’effet allant de petites à moyennes.
Conclusion : (1) Le test laser DidRen est fiable. (2) Une réduction significative du temps entre les pics d’accélération et de décélération a été observée dans l’ANSP par rapport au HCP, mais aucun effet significatif de la localisation de la douleur vertébrale sur les variables cinématiques n’a été trouvé. (3) Nous avons constaté que la douleur cervicale a diminué après des mobilisations de thérapie manuelle passive avec des améliorations de plusieurs variables cinématiques.
Enregistrement de l’essai : Numéro d’enregistrement : NCT04407637 .
Mots clés : Rotation cervicale ; cervicalgie aiguë non spécifique ; mobilisations passives ; évaluation sensorimotrice.
© 2021. L’auteur(s).