Comment communiquer sur ses spécificités d’exercice en kinésithérapie ?
La communication sur les spécificités d’exercice concernant les professions de santé est très réglementée par le Code de la Santé Publique. Les masseurs-kinésithérapeutes y sont bien évidemment soumis. Que peut-on mettre en avant ? Par quels biais ? Et sous quelle forme ?
Quelles spécificités peut-on développer ?
Deux sortes de spécificités peuvent être développées au sein du cabinet afin d’apporter un service complémentaire à sa patientèle :
La première concerne les spécificités attenantes au matériel. On peut alors citer la pressothérapie, les ondes de choc radiales, la balnéothérapie, l’isocinétisme… la liste n’est bien évidemment pas exhaustive. Le cabinet de kinésithérapie est autorisé à mentionner sur une plaque supplémentaire (en application de l’article R. 4321-125 du Code de la Santé Publique) cette particularité de matériel avec accord du Conseil Départemental de l’Ordre. L’accord de ce dernier peut être accordé sans conditions particulières dès lors que le cabinet dispose du matériel nécessaire à la spécificité déclarée. Cette spécificité est perçue comme liée au cabinet en question et non à un praticien individuel.
La seconde concerne les spécificités d’exercice comme la rééducation périnéo-sphinctérienne ou périnéologie, la rééducation respiratoire, la rééducation des troubles trophiques, vasculaires et lymphatiques, etc… A l’inverse de la spécificité précédente, celle-ci est nécessairement associée à un professionnel. Le praticien peut la faire figurer sur une plaque supplémentaire (toujours en application de l’article R. 4321-125 du Code de la Santé Publique) et seulement après accord du CDO.
L’accord du CDO ne peut être délivré que si le kinésithérapeute est titulaire d’un diplôme universitaire en rapport avec la spécificité d’exercice concernée ou s’il a suivi auprès d’un organisme de formation continue (signataire de la charte de déontologie) une formation sur la même thématique. Il est possible aussi que le praticien fasse valider auprès d’un organisme de formation continue (toujours signataire de la charte de déontologie) son expérience spécifique. Les organismes de formation, comme FKNL, peuvent dispenser un accompagnement complet à la Validation des Acquis de l’Expérience (du bilan de compétences initial à la préparation de l’oral) et réaliser des VAE afin de délivrer un diplôme ou un certificat professionnel. Retrouvez plus de détails sur le site de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes.
FKNL, comme certains de ses confrères formateurs, a signé la charte de déontologie en s’engageant à former les praticiens à différents savoirs et savoir-faire basés sur les données de la science :
> conformément aux avis déontologiques du Conseil National ;> par des kinésithérapeutes-formateurs remplissant les conditions légales et réglementaires d’exercice de la profession ;> en mettant en œuvre en continu une procédure de démarche qualité relevant des standards reconnus du secteur de la formation. En tant qu’organisme de formation signataire de la charte, FKNL54 s’engage également à transmettre de manière systématique les attestations de formation dans le cadre du Développement Professionnel Continu (DPC) au Conseil Départemental de l’Ordre duquel le kinésithérapeute dépend.
Comment communiquer sur celles-ci ?
Le Code de la Santé Publique régule strictement la communication attenante à l’activité des masseurs-kinésithérapeutes. Une telle régulation pour les professionnels de santé s’explique par le souci de maintenir des règles de bonne entente entre confrères et de limiter l’exploitation commerciale faite sur des prestations destinées à soigner le corps humain, souvent synonyme de souffrance morale et physique. Il serait notamment inconvenant de communiquer sur une politique tarifaire agressive alors que la profession relève de l’éthique et la déontologie. En effet, la qualité de soins doit être préservée et ne doit pas être un curseur d’ajustement de prix.
De manière générale, la loi interdit toute publicité sur l’activité thérapeutique du masseur-kinésithérapeute. Cependant, il est admis de pratiquer à certaines conditions une communication informative et loyale sur son cabinet. Classiquement, les praticiens peuvent : figurer à la rubrique « masseurs-kinésithérapeutes » des annuaires à usage du public (à l’instar des Pages Jaunes) et donner des indications sur leur activité grâce à la signalétique spécifique (jusqu’à deux plaques apposées sur le lieu d’exercice) et toujours avec l’accord du CDO.
Avec l’avènement d’Internet, un article de novembre 2008 issu du Code de la Santé Publique permet d’informer sa patientèle ou tout autre public non professionnel du moment que le sujet est d’intérêt général. Ces informations ne doivent pas être d’ordre promotionnel, commercial ou publicitaire. Le praticien doit informer tout un chacun sur les soins de sa profession et sur son activité de masseur-kinésithérapeute de manière globale et avec des données confirmées. Il se doit d’être neutre et de ne pas dénigrer ses confrères. Afin de faire perdurer la bonne conduite et le respect des conditions déontologiques décrites dans cet article, le Conseil National de l’Ordre a rédigé une charte Internet clarifiant les mentions autorisées sur les sites de professionnels de la kinésithérapie : Charte Internet de l’Ordre des Masseurs-Kinésithéapeutes.
Publié le : 02/07/2019 Maj le 01/04/2020