Effet de l’entraînement des muscles d’élévation de la langue chez les patients souffrant d’apnée obstructive du sommeil : un essai contrôlé randomisé
William Poncin 1 2 3, Nils Correvon 1, Jonathan Tam 4 5, Jean-Christian Borel 6, Mathieu Berger 7, Giuseppe Liistro 3, Benny Mwenge 3, Raphaël Heinzer 7, Olivier Contal 1
- PMID : 36081312
- PMCID : PMC9826101
- DOI : 10.1111/joor.13369
Abstrait
Contexte : La thérapie myofonctionnelle oropharyngée est une thérapie multi-composants efficace pour réduire la gravité de l’apnée obstructive du sommeil (AOS). Cependant, les protocoles existants sont difficiles à reproduire en milieu clinique. Il est donc nécessaire d’isoler l’efficacité spécifique de chaque composante de la thérapie.
Objectif : Évaluer les effets d’un programme d’entraînement à l’élévation de la langue de 6 semaines chez les patients atteints d’AOS.
Méthodes : Nous avons mené un essai contrôlé randomisé multicentrique. Les participants admissibles étaient des adultes diagnostiqués avec un SAOS modéré et présentant une faible adhésion au traitement par pression positive continue (utilisation moyenne < 4 h par nuit). Le groupe d’intervention a suivi un protocole d’entraînement d’élévation de la langue de 6 semaines, comprenant des tâches de force et d’endurance d’élévation antérieure de la langue avec l’instrument de performance orale de l’Iowa. Le groupe témoin a suivi un protocole d’entraînement fictif de 6 semaines comprenant un entraînement des muscles expiratoires à très faible intensité. Les données polygraphiques, la force et l’endurance de la langue, ainsi que les symptômes du SAOS ont été évalués avant et après l’intervention. Le critère d’évaluation principal était l’indice d’apnée-hypopnée (IAH).
Résultats : Vingt-sept patients (55 ± 11 ans) ont été recrutés. Selon l’analyse en intention de traiter modifiée (n = 25), les changements de l’IAH et de la c ne différaient pas significativement entre les groupes. La somnolence diurne (échelle de somnolence d’Epworth) et l’endurance de la langue se sont significativement améliorées dans le groupe d’intervention par rapport au groupe témoin (p = 0,015 et 0,022, respectivement). Dans le groupe d’intervention, 75 % des participants ont présenté une diminution de la somnolence diurne dépassant la différence minimale cliniquement importante.
Conclusion : Six semaines d’entraînement musculaire d’élévation de la langue n’ont eu aucun effet sur la gravité de l’AOS.
Mots clés : Instrument de performance orale de l’Iowa ; polygraphie ; apnée obstructive du sommeil ; thérapie myofonctionnelle oropharyngée ; entraînement des muscles de la langue ; muscles des voies respiratoires supérieures.
Chiffres


