Réexamen du déficit de force induit par l’étirement : une revue systématique avec méta-analyse à plusieurs niveaux des effets aigus
Constantin Warneke 1, Lars Hubertus Lohmann 2
- PMID: 38735533
- PMCID: PMC11336295
- DOI: 10.1016/j.jshs.2024.05.002
Abstrait
Contexte : Lorsqu’il s’agit de recommander d’éviter les étirements statiques avant une performance sportive, les auteurs et les praticiens se réfèrent généralement aux revues systématiques disponibles. Cependant, les tailles d’effet (ES) dans les revues précédentes ont été extraites en grande partie d’études manquant de conditions de contrôle et/ou de modèles de tests pré-post. De plus, les revues actuellement disponibles ont effectué des calculs sans tenir compte de multiples résultats d’études, avec des ES : -0,03 à 0,10, ce qui serait généralement classé comme trivial.
Méthodes : Depuis la parution de nouveaux logiciels de méta-analyse et d’articles de recherche contrôlés depuis 2013, nous avons revisité les publications disponibles et effectué une méta-analyse à plusieurs niveaux en utilisant une estimation robuste de la variance des essais contrôlés avant et après afin de fournir des preuves actualisées. De plus, des recherches antérieures ont décrit une activité électromyographique réduite – également attribuable à des routines d’entraînement fatigantes – comme étant responsable d’une diminution des performances ultérieures. La deuxième partie de cette étude s’est opposée aux étirements et aux interventions alternatives suffisantes pour induire une fatigue générale afin de déterminer si les étirements statiques induisent des pertes de performance plus importantes que d’autres routines d’exercice.
Résultats : Nos résultats, qui incluent 83 études avec plus de 400 étirements séquentiels effectués en 2012, indiquent un étirement séquentiel faible et significatif pour une perte de force maximale induite par l’étirement statique (ES = -0,21, p = 0,003), avec une amplitude élevée (ES = -0,84, p = 0,004) pour des durées d’étirement ≥ 60 s par séance par rapport aux témoins passifs. Par rapport aux témoins actifs, la perte de force maximale varie entre ES : -0,17 et -0,28, p < 0,001 et 0,040 avec une hétérogénéité généralement nulle ou faible. Cependant, les étirements n’ont pas eu d’influence négative sur la performance athlétique en général (par rapport aux témoins passifs et actifs) ; en fait, un effet positif sur la performance de saut ultérieure (ES = 0,15, p = 0,006) a été constaté chez les adultes.
Conclusion : En ce qui concerne les tests de force des muscles isolés (par exemple, les extensions de jambe ou les élévations des mollets), nos résultats confirment les conclusions précédentes. Néanmoins, comme aucun effet (ou même positif) n’a pu être constaté sur les performances sportives, nos résultats ne soutiennent pas les recommandations précédentes visant à exclure les étirements statiques des routines d’échauffement avant, par exemple, un saut ou un sprint.
Mots clés : Performance athlétique ; Force maximale ; Test de performance ; Étirements statiques.
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